Les adroits gauchers de l'OM

Les droitiers étant largement représentés dans le monde du football, il est toujours attrayant d’avoir un ou plusieurs joueurs gauchers dans son équipe. L’OM en a d’ailleurs accueilli plus d’un dans son histoire, l’occasion aujourd’hui de se remémorer certains d’entre eux qui auront marqué le club et ses supporters. 

Redoutables finisseurs

À commencer par Florian Thauvin, l’actuel ailier droit de l’OM. Né le 26 janvier 1993 du côté d’Orléans, l’Olympien fait partie des incontournables de l’effectif d’André Villas-Boas, malgré une blessure qui l’aura éloigné des terrains pendant une saison. Présent depuis 2013 au club si l’on excepte la parenthèse de six mois à Newcastle en Angleterre, l’ancien Bastiais aura su prouver sur la durée ses innombrables qualités. 
Très à l’aise balle au pied il n’hésite pas, depuis son côté droit, à repiquer dans l’axe pour tenter une frappe enroulée dans la lucarne opposée. Un geste qui deviendra sa signature, idem pour Arjen Robben avant lui. S’en serait-il inspiré ? Peut-être. Mais en attendant cela permet à « Flotov » de comptabiliser, sur ces cinq dernières années au club, 64 buts et 39 passes décisives en 156 rencontres toutes compétitions confondues. Un bilan plus qu’impressionnant qui représente bien l’impact offensif que le champion du monde français peut avoir. 

Passons à la pointe de l’attaque avec Klaus Allofs. Avec son regard perçant et sa fine moustache, le redoutable buteur, né le 5 décembre 1956 à Düsseldorf, arrivera à faire la différence sur la pelouse grâce à ses dribbles, sa capacité à jouer des deux pieds, son bon placement lors des phases offensives et sa finition impeccable. Associé principalement en attaque avec Jean-Pierre Papin, il arrivera à inscrire en deux ans (1987-1989) 20 buts en 53 matchs à l’OM malgré une grosse concurrence, notamment avec l’arrivée d’Éric Cantona en 1988. 
Lors de sa seconde saison l’Allemand sera l’une des satisfactions de l’année et permettra de réaliser le doublé Coupe - Championnat. Il finira par quitter le club pour Bordeaux puis terminera sa carrière là où tout a commencé pour lui, dans son pays natal. L’attaquant s’engage avec le Werder Brême avec qui il raflera la Coupe des Coupes en 1992 et un titre de champion d’Allemagne en 1993 qui viendra clôturer de la plus belle des manières sa carrière professionnelle. 

Techniquement supérieur

Toujours dans le secteur offensif, Chris Waddle mérite amplement de faire partie de ces légendes gauchères de l’Olympique de Marseille. Né le 14 décembre 1960, l’Anglais aura passé trois années à l’OM entre 1989 et 1992. L’ailier était le genre de joueur à rendre la défense adverse folle de par ses grimaces, ses dribbles chaloupés, et sa capacité à tirer les coups francs. Sa coupe «en brosse sur le dessus et long derrière» restera également gravée dans les mémoires. 
Pur gaucher, il marque d’ailleurs son premier but sous les couleurs de l’OM après un sombrero sur le gardien du PSG avant de conclure d’une talonnade dans les buts vides. Un autre but de Chris «Magic» Waddle est resté dans les mémoires… Mais du pied droit celui-là. En quart de finale de C1 contre l’AC Milan en 1991. Après un centre prolongé de la tête par Jean-Pierre Papin, le Britannique reprend de volée la balle qui vient se loger dans le petit filet opposé du gardien. Finalement, l’ailier aura remporté par trois fois le championnat de France et aura inscrit 22 buts en 107 rencontres de Ligue 1. 

Positionné plus bas sur le terrain, Abedi Pelé fait partie de ces incontournables Marseillais gauchers. Né le 5 novembre 1964, le milieu de terrain à vocation offensive débarqua sur la Canebière en 1987 et y partira en 1993. La première année n’étant pas satisfaisante, le Ghanéen est prêté à Lille. À son retour, il joue les premiers rôles et enchaîne les bonnes prestations. Son corner déposé sur la tête de Basile Boli en 1993 lors de la finale de Ligue des Champions est la passe décisive du gauche la plus importante de l’histoire olympienne. Ces trois saisons fantastiques permettront à Pelé de remporter quatre titres et jouer 150 matchs avec l’OM avant de terminer sa carrière aux Émirats Arabes Unis. Mais sa légende ne s’est pas arrêtée là. 
Devenu père de trois fils, dont un certain André Ayew gaucher également. Formé au club, «Dédé Ayew» a pris la relève de son paternel à l’OM entre 2007 et 2015. Il fera lui aussi le bonheur des supporters marseillais. Notamment en inscrivant un but, en quart de finale de C1 face à l’Inter Milan en 2012, qui donnera la victoire aux siens. On ne peut le nier, il y a comme un petit air de famille.

Une défense à toute épreuve

Après l’attaque, le milieu, vient le moment de parler d’un défenseur : Éric Di Meco. Le latéral gauche, né le 7 septembre 1963 à Avignon, aura fait la quasi-totalité de ses matchs sous le maillot bleu et blanc, 277 au total. Connu pour son jeu physique et rugueux, le défenseur deviendra petit à petit un joueur du onze titulaire. Le gaucher issu du centre de formation marseillais remportera une Coupe de France en 1989 et quatre titres de champion de France à la suite avec l’OM de 1989 à 1992. Mais son plus beau trophée restera celui de la Ligue des Champions. En effet, Di Meco était titulaire lors de la victoire 1-0 en finale de C1 face au Milan AC en 1993. 
Il finira par quitter son club de cœur l’année suivante. Le latéral était le seul à avoir gagné tous les titres de l’ère Tapie, c’est une page qui se tourne. Mettant un terme à sa carrière en 1998, l’Avignonnais joue le rôle de consultant à la radio et à la télé.

Enfin, comment ne pas parler de Fabien Barthez ? Le portier gaucher, né le 28 juin 1971 à Lavalenet, aura foulé le pré de l’Orange Vélodrome au début de sa carrière entre 1992 et 1995 mais également vers la fin de cette dernière de 2004 à 2006. Destiné à être remplaçant lors de sa première saison, il devient finalement titulaire après la blessure de Pascal Olmeta. Le « divin chauve », son surnom après la Coupe du Monde 1998, arrivera finalement à faire ses preuves de par son excellent jeu au pied, ses parades, son sens de l’anticipation et surtout sa capacité à résister à la pression. Son dribble, réussi, sur l’attaquant Jürgen Klinsmann pour son deuxième match dans les cages marseillaises en témoigne. De même pour sa prestation en finale de C1 face à l’AC Milan en 1993. En effet, le gardien aura réalisé des arrêts décisifs. Il devient alors, à seulement 22 ans, champion d’Europe. 
De retour sur la Canebière en 2004, il se hissera jusqu’en finale de la Coupe UEFA puis terminera sa carrière en 2007, après une pige d’un an à Nantes, avant de s’investir davantage dans le sport automobile. 

Voilà une liste non exhaustive des gauchers de l'OM mais on manquerait à notre devoir si l'on ne citait pas également Taye Taiwo, Bolo Zenden, Benoît Cheyrou, Gabriel Heinze, Fabrizio Ravanelli, Edouard Crut, Georges Dard... et tant d'autres.