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Bernard Tapie à la conquête de… Marseille

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OM
Le Mercredi 26 janvier 2022 à 12:00
En ce mercredi 26 janvier 2022, Bernard Tapie aurait eu 79 ans. «Le Boss» est resté à la tête de l’OM de 1986 à 1994. Par quel tour de passe-passe, Bernard Tapie le Parisien a-t-il réussi à conquérir Marseille et les Marseillais ?

C’est assez simple finalement. Il a de la gueule, il a de la « tchatche », il a le sens des affaires et un flair incroyable, il a enfin le goût du panache et du risque. Bernard Tapie avait également une devise qui a séduit d’emblée les Marseillais qui n’en demandaient pas tant, une devise qui tient en trois mots : Rire. Rêve. Risque. 

Il a surtout eu des résultats. Ses admirateurs diraient aussi que son génie, c’est que ses échecs se transforment aussi en victoires. Sa méthode pour réussir est simple. Celle d’un homme d’affaires, c’est-à-dire investir pour espérer un maximum de rentabilité. Obtenir à la fois des résultats et surtout, ne pas attendre que les joueurs se dévaluent ou soient en fin de contrat pour les transférer. Tapie n’a-t-il pas réalisé plus de deux mouvements de joueurs entre 1986 et 1994. Un raisonnement qui, malgré l’incertitude du sport, s’est avéré payant. 

Bernard Tapie

Bernard Tapie

 

Finalement, à Marseille «qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse»… Alfred de Musset n’était pas d’ici. 
Et le flacon, Tapie le doit finalement à… Mikhaïl Gorbatchev. 
Automne 1985. Grande réception sous les lambris de l’ambassade de l’URSS, à Paris, en l’honneur de son président Mikhaïl Gorbatchev, en visite en France. 
Un millier d’invités. A une table, huit personnes. Des diplomates français et soviétiques. Edmonde Charles-Roux l’épouse de Gaston Defferre et… Bernard Tapie. 
A table, on rit, un parle, on trinque à l’amitié franco-soviétique, à la réussite du plan quinquennal. 
Et entre la poire et le fromage, Edmonde Charles-Roux demande à Bernard Tapie : «Pourquoi ne viendriez-vous pas à Marseille vous occuper de l’OM ?». 
«Pourquoi pas !» répond Tapie.

Bernard Tapie

Gaston Defferre, Bernard Tapie et Michel Hidalgo

 

Le reste fait partie désormais de l’histoire. De l’histoire de Marseille. De l’histoire de l’OM. De l’histoire du football. 
Quelques mois plus tard, au printemps 1986, l’assemblée générale de l’OM s’annonce agitée. Depuis plusieurs mois, Jean Carrieu, le président en exercice et Bernard Tapie jouent à «Je t’aime moi non plus». Le premier tergiverse. Hésite. Le second, qui a obtenu l’accord de Michel Hidalgo pour tenir le rôle de manager général et de Gérard Banide comme entraîneur, s’impatiente. Et Tapie, à la vérité, n’aime pas attendre, perdre son temps. Il va finalement gagner par jet de l’éponge, au premier round. 

Bernard Tapie

Michel Hidalgo, Jean Carrieu et Bernard Tapie

 

Jean Carrieu démissionne quelques heures avant l’assemblée générale. Le 12 avril 1986, avec la bénédiction de Gaston Defferre, Bernard Tapie s’installe à la présidence de l’Olympique de Marseille. Un mois plus tard, pour la finale de la Coupe de France, il présente lui-même au président de la République, François Mitterrand, sur la pelouse du Parc des Princes, ses joueurs… Qu’il connaît à peine. Une finale perdue pour l’OM et remportée par Bordeaux. Grâce à Alain Giresse et Jean Tigana qui ne se savent pas encore à ce moment-là, qu’ils porteront plus tard le maillot de l’OM.