Photo : OM.net

Centre de formation

Jannuzzi : «La Gambardella fait rêver»

Coupe Gambardella
Posté par
Frédéric Rostain
Le Samedi 24 mars 2018 à 02:00

Comment juges-tu la saison de ta formation en championnat ? Un parcours correct avec peut-être trop de défaites…
«C’est toujours la même problématique pour les centres de formation de clubs professionnels. Les meilleurs joueurs U19 évoluent avec la National 2 et pour la régularité du fonctionnement d’une équipe, c’est un peu compliqué. C’est le lot des équipes U19 et réserve des clubs pros. Cela donne parfois des résultats en dents de scie. Le principal pour nous est de se maintenir. Il faut aussi noter que l’OM doit être l’équipe la plus jeune de notre championnat. On joue exclusivement avec des joueurs nés en 2000 et 2001. Les autres centres de formation comme Nice, Toulouse, Nîmes, Ajaccio ont entre 5 et 6 joueurs nés en 1999, le reste de l’équipe est complétée par des éléments né en 2000 ou 2001. Nous en avons un ou deux par match. C’est ce qui explique la différence de maturité, de puissance, de jeu également. Mais le principal, je le répète, est de se maintenir.»

Au niveau du jeu, malgré la jeunesse, parviens-tu à inculquer tes principes de jeu ?
«On essaie mais c’est compliqué. On tente d’influer sur la progression du joueur mais il doit aussi s’épanouir à travers le collectif. Il faut jongler entre les deux. C’est difficile de faire progresser un joueur si le collectif est moyen. C’est un savant dosage des deux approches. On essaie de faire, modestement, du mieux possible.»

En championnat, hormis le maintien, quels sont les objectifs ?
«Il faut montrer une forme de progression notamment ce dimanche face au leader, Montpellier. On a une équipe jeune, elle doit montrer une évolution constante. On doit aller à Colomiers, recevoir Monaco, aller à Saint-Etienne… La fin de saison en championnat est intéressante et on va probablement intégrer des joueurs de 17 ans. On a commencé tôt à intégrer les 17 ans. Il y a 3 ou 4 joueurs de 2001 dans l’équipe.»

Le parcours en coupe Gambardella est, cette année encore, épatant. Comment l’expliques-tu ?
«Quand on parle de promotion de joueurs, cela peut se faire au détriment du collectif en championnat. Les joueurs ont peut-être besoin de se retrouver dans un objectif commun comme la coupe Gambardella. Il y a un état d’esprit différent lorsque l’on aborde cette compétition et il est plus fédérateur. Il se passe des choses, tant mieux pour les joueurs, le club, les entraîneurs, le staff et pour tout le monde. La beauté de cette compétition est d’aller au bout. Si nous nous faisons éliminer en quart ou en demi, il restera un parcours intéressant mais la finalité, c’est d’aller au bout de la compétition.»

Justement, est-ce que le parcours de l’équipe de la saison passée a servi d’exemple à suivre pour les joueurs de cette saison ?
«Certainement car ce sont des histoires que les gamins se racontent entre eux. Médiatiquement, cette compétition intéresse beaucoup plus que le championnat. Les rencontres sont parfois diffusées sur le net, sur FFF TV, comme notre huitième de finale contre Saint-Priest, tout le monde rêve du Stade de France… Mis bout à bout, tous ces éléments font rêver et on a besoin de rêver.»

En quart de finale, l’OM va recevoir et l’adversaire, Orléans, n’est pas un centre de formation qui figure parmi les plus réputés de France…
«Le tirage au sort est important. Il peut y avoir des équipes avec un meilleur potentiel mais les matchs de coupe nivellent le niveau. L’élimination directe a un impact au niveau des émotions et pas tout le monde est capable de le gérer. Le gros avantage est de recevoir. Cela évite un déplacement et une organisation différente mais c’est un tirage piège. Il faudra être vigilant et se rendre le match facile par l’envie et les éléments que l’on y mettra. L’excès de confiance est à éviter pour passer ce tour et essayer de continuer l’aventure.»

As-tu une revanche à prendre par rapport à l’année dernière ?
«Non ! Il n’y a aucune revanche à prendre. On essaie de faire son travail du mieux possible et ensuite les événements arrivent. Ce sont des histoires que l’on se racontera au coin du feu quand on sera plus vieux. Mais ce sont des formidables moments à vivre. Quand on voit la joie dans le regard des joueurs, qu’il y a le sentiment du devoir accompli et que l’on enchaîne les succès en coupe ou ailleurs, ce sont des moments uniques à vivre.»

Y’a-t-il une touche Jannuzzi ?
«C’est difficile à dire… On a tous une manière d’être, une façon d’aborder le métier, de se comporter avec les joueurs, il y a aussi les compétences techniques, tactiques… En général, il y a deux styles d’éducateur : celui qui sert les joueurs et celui qui se sert des joueurs. J’essaie modestement de servir les joueurs. Est-ce que cela marche ? Je n’en sais rien mais sans les joueurs, nous ne sommes rien du tout. Il faut bien faire vivre son groupe et ses joueurs. C’est un domaine important dans le résultat dans le football.»

Sens-tu ton groupe armé pour aller au bout ?
«Nous sommes dans un sport où nous savons où nous sommes aujourd’hui mais nous ne savons pas où nous serons demain. C’est une donnée à avoir à l’esprit mais il ne faut voir que le positif en se mettant en évidence par une attitude sur le terrain. Peu importe l’avenir, il faut profiter de l’instant présent. Le match à Saint-Priest, par exemple, en huitième de finale de Coupe Gambardella, a été un moment intéressant à vivre. L’OL a mis à disposition le terrain d’honneur du Groupama Stadium, et là nous avons vu que cette compétition suscitait des émotions particulières. On sent immédiatement que c’est différent d’un match de championnat. Mon rôle d’entraîneur m’oblige à faire des choix et j’alignerai les joueurs les plus aptes à disputer ces rencontres.»