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Concours d’éloquence : Roméo Faget vainqueur

Formation
Fondation Treizième Homme
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OM
Le Mardi 24 mai 2022 à 03:18
Roméo Faget, vainqueur du concours d’éloquence au sein de notre centre de formation, portera nos couleurs lors de la finale nationale, le 2 juin prochain.

Le vendredi 20 mai 2022, notre centre de formation a organisé la troisième édition du concours d’éloquence Prométhée Education. Depuis plusieurs mois, une dizaine de joueurs U16 de 2nde s’entraînent à parler en public. Ils ont également écrit un texte qu’ils ont lu dans la salle de conférence de presse de l’Olympique de Marseille devant un jury, où figurait Keylian Hamidou, vainqueur de l’édition 2021.
Roméo Faget, attaquant U16, s’est imposé devant ses partenaires. Il représentera l’OM lors de la finale nationale du 2 juin à Paris qui réunira les clubs de L1 et de L2.
 

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La plaidoirie de Roméo Faget

 

Mesdames, Messieurs,
Je prends la parole devant vous aujourd’hui pour défendre les valeurs humanistes, pour vous signifier l’état d’esprit qui m’anime.
Je vous citerez d’abord Rousseau dans le discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, je cite : « Je défendrai avec
confiance la cause de l’humanité devant les sages qui m’y invitent, et je ne serai pas mécontent de moi-même si je me rends digne de mon sujet et de mes juges ».

 

L'organisation du Mondial 2022 au Qatar, dont la compétition se disputera du 21 novembre au 18 décembre 2022, période inhabituelle pour une coupe du monde, suscite de nombreuses polémiques. Depuis l’attribution de la compétition reine du football mondial à ce pays désertique de 2,7 millions d’habitants, les scandales et interrogations se multiplient : enquêtes pour corruption, droits de l’homme, atteintes à l’environnement…

A travers cette plaidoirie, j’ai décidé de partager mon avis avec vous.
A la fin de cet exposé, chacun sera libre de se faire sa propre opinion sur le sujet.

Car oui, l’organisation de la Coupe du monde au Qatar suscite bien des questions et des commentaires.

 

Pour organiser la Coupe du monde 2022, créer 8 stades dont le cout est estimé à plus de 6 milliards de dollars et mettre sur pied toutes ses infrastructures, le Qatar s’est appuyé sur les travailleurs immigrés, qui représentent plus de 80% de sa population.

Sous un soleil de plomb, avec des températures dépassant les 45 degrés, et dans des conditions qualifiées d’esclavagisme moderne par beaucoup d’ONG, des ouvriers étrangers s’attèlent donc depuis des années au risque d’y perdre la vie.

En effet, selon Amnesty International, 6 500 travailleurs étrangers seraient morts et pour la seule année 2020 plus de 37 000 auraient été blessés.
Dans l’histoire, nombreux sont les hommes morts au combat pour défendre de belles causes.

Pourriez-vous fêter des victoires dans ces stades en pensant à tous ces hommes morts pour notre joie ?

 

La Coupe du monde à venir a également tout d’un scandale écologique.
Bien que le ministre de l’Environnement du Qatar ait déclaré sans trembler en 2018 que le Mondial aurait « un bilan carbone neutre », nous pouvons nous interroger sur l’utilité des nombreux stades qui sortent de terre depuis une dizaine d’années dans un pays de 2,7 millions d’habitants.
Ainsi, que fera-t-on des 80 000 places du stade de Lusail une fois la compétition terminée ?

Est-ce que cela valait vraiment la peine de construire une telle infrastructure, dans une ville qui n’existait même pas il y a encore quelques années, pour une poignée de rencontres seulement ?


Viennent ensuite les conditions climatiques. Pour éviter les températures suffocantes de l’été, le Qatar a décidé de faire jouer la Coupe du monde en hiver.

Mais l’hiver qatari n’est pas l’hiver français : le thermomètre peut encore dépasser les trente degrés au mois de décembre.
Pour mettre les joueurs dans les meilleures conditions, le Qatar utilisera donc des stades climatisés.
Le stade de Doha peut, par exemple, permettre de faire chuter la température à 15 degrés au niveau de la pelouse quand il fait plus de 40 degrés dehors.

Au prix d’un bilan carbone qu’on imagine salé dans un stade à ciel ouvert, le confort des joueurs semble préserver.


Parlons également de l’attribution de cette Coupe du monde.
Alors que les États-Unis étaient les grands favoris, le Qatar a surpris tout le monde, en 2010, lorsqu’il a été désigné pays hôte de la compétition.
Des voix se sont exprimées, des faits ont été révélés, des enquêtes ont été ouvertes autour de cette désignation.

Sur cette affaire, je laisse la justice suivre son cours. Mais force est de constater que cela pose question.
Ainsi, pour ses conditions d’attribution, pour son coût humain, pour son impact environnemental, cette Coupe du monde 2022 a d’ores et déjà un goût très amer.

Alors oui, pour ma part, je considère que l’organisation de la Coupe du monde au Qatar est une mauvaise idée.
Certains, défenseurs de l’organisation de la Coupe du monde au Qatar, soulignent les enjeux économiques autour de cette compétition et des relations commerciales au Moyen-Orient.

Peut-être que la Coupe du monde au Qatar conduira à des opportunités économiques,

 

Ainsi, je vous laisserai méditer sur ces mots du poète grec Sophocle, je cite : « L’argent, ah ! Fléau des humains ! ».

 

Merci.