Jacques Abardonado : «La France peut aller loin»

L’équipe de France a battu l’Australie mais elle s’est fait peur en encaissant le premier but…

Sincèrement, quand j’ai vu le début de match, entre la blessure d’Hernandez et le premier but, je me suis dit que ça commençait très mal. Ce sont des facteurs qui pourraient être le signe d’une coupe du monde compliquée. Les Bleus ont eu la capacité de réagir parce qu’ils ont une équipe très forte. Sur le banc de touche, il n’y a que des titulaires en puissance dans de grands clubs européens. L’équipe de France peut aller très loin.

Après le but australien, on a vu l’un des points forts des Bleus, à savoir leur puissance offensive…
Ils ont une attaque fantastique. Griezmann a évolué en milieu relayeur entre les milieux et les offensifs, il a toutes les qualités pour faire, à ce poste en 4-3-3, une grande compétition. Techniquement, il est très bon, il sent le jeu, il peut faire le lien entre les milieux et les attaquants. Il peut être un joueur décisif.

Deux Olympiens sont en équipe de France : Matteo Guendouzi et Jordan Veretout. Ils n’ont pas joué contre l’Australie mais il devrait avoir du temps de jeu…
Oui car ce sont des joueurs de qualité et l’équipe de France a besoin de tel joueurs : avec un gros coffre, capable de faire beaucoup de courses, bon techniquement et avec une bonne mentalité. J’espère qu’ils auront du temps de jeu pour montrer leurs qualités.

Il y a beaucoup de blessures, pas seulement en équipe de France… Est-ce à cause du positionnement de cette compétition au milieu de la saison ?
La préparation des joueurs internationaux avec une coupe du monde en pleine saison n’est pas la même. Les calendriers sont démentiels, il y a des matchs dans tous les sens. Le championnat, la coupe d’Europe, cela fait beaucoup de rencontres. Mentalement ça joue aussi de savoir qu’il y a une coupe du monde en novembre-décembre. Est-ce que l’on se donne à fond pour être sûr d’aller en équipe nationale ? Est-ce que l’on se gère pour être au maximum pendant la coupe du monde ? Je pense qu’ils ont fait la meilleure préparation possible pour être en forme à la coupe du monde. C’est donc une préparation délicate qui est différente par rapport à celle d’une saison avec une coupe du monde à la fin. En général, les joueurs y pensent à partir de février-mars. Là, dès la préparation, ils savent que dans trois mois, il y a une compétition très importante. Pour certains, c’est la dernière, pour d’autres, c’est la première. Les charges de travail ne sont pas les mêmes car la vitesse de jeu a énormément augmenté. On voit tout cela avec les GPS, les caméras. On peut optimiser le travail encore plus et c’est très physique.

Quelles nations iront le plus loin dans la compétition ?
L’équipe de France a une équipe complète malgré l’absence de joueurs importants. C’est une équipe faîte pour aller loin. J’avais pensé à l’Argentine mais toutes les équipes peuvent rivaliser désormais. L’Arabie Saoudite a fait un très bon match en marquant deux très beaux buts. Ce n’est pas une victoire volée. Les favoris… Un peut tout le monde mais on retrouve toujours les mêmes équipes mais je pense que la France a le potentiel pour aller au bout.

On parle beaucoup du temps additionnel qui s’allonge. Cela peut changer la donne…
C’est la VAR qui allonge le temps additionnel. Il y a toujours eu des blessures et des changements pendant un match mais la consultation de la VAR ajoute du temps au temps additionnel. La VAR a changé le visage du football. Cela dénature les matchs. Il y a toujours eu des champions dans toutes les compétitions sans la VAR et on n’a jamais crié au scandale. On arrive à des arrêts de jeu presque aussi long qu’une prolongation. Selon moi, cela dénature le football.

Pour le moment, il n’y a eu qu’une grosse surprise avec le succès de l’Arabie Saoudite face à l’Argentine…
L’Arabie Saoudite est une équipe très bien préparée avec un coach qui a de la bouteille. Est-ce une surprise ? Peut-être si l’on se base sur le nom des équipes… On a vu une très bonne équipe de l’Equateur également avec des joueurs puissants lors du match d’ouverture contre le Qatar. Il y aura peut-être trois ou quatre équipes capables de faire chuter de grandes nations dans cette coupe du monde. 

Les Bleus affrontent le Danemark samedi…
Ce sera le match le plus relevé du groupe. Les Danois jouent dans tous les championnats européens. Ce sera accroché mais je vois la puissance offensive de la France faire la différence. Quand on voit notre banc de touche avec Coman, Dembelé. Mbappé peut faire la différence quand il le souhaite, Giroud est en pleine forme. Ce sera un match difficile mais les Bleus, s’ils font le match qu’ils doivent faire, devraient s’en sortir.