Photo : OM.fr
Combien de temps faut-il pour faire ses équipes à Sorare ?
C'est peut-être l'écueil qui rebute le plus. S'il est possible, et conseillé, de se lancer dans une aventure comme Sorare gratuitement, la compétition est telle que pour faire partie des meilleurs, comme dans tous les domaines, il faut travailler pour, donc y consacrer du temps. Effectivement, lorsqu'on se tourne vers certains joueurs qui connaissent la gloire à ce jeu, cela n'est pas arrivé sans labeur.
Mieux que les nuits blanches devant les jeux vidéos ?
C'est le cas pour Franck, un chef d'entreprise de 49 ans qui s'est lancé dans l'aventure en avril 2021, "pour le côté scouting, le côté FUT et le côté fantasy avec le scoring qui évolue en temps réel". Fort de ses performances régulières, sa galerie ne cesse de grossir. Il n'est plus très loin des 400 cartes, tout niveau de rareté confondu ! Mais pour continuer à gagner, celui qui est connu dans le jeu sous le pseudonyme de "PapySorare" ne laisse rien au hasard. Généralement, les lundis et les jeudis, veilles des validations de compos dans le jeu, il mange, puis se met tranquillement devant son ordinateur pour tout analyser, faire la chasse aux DNP ("do not play en anglais, à Sorare, un joueur qui ne prend pas part à une rencontre, peu importe la raison, obtient la note de 0. De quoi anéantir des ambitions de bon classement final). Qui va jouer, qui va être sur le banc ? Franck parcourt les sites de presse de tous les championnats concernés par ses joueurs, suit des live-twitchs où d'autres managers donnent leurs impressions sur les compositions probables des matchs à venir. Pour composer sa trentaine d'équipes, cela lui prend près de 4 ou 5 heures par soir. "Mais il ne faut pas croire que c'est une contrainte, c'est un plaisir. De toute façon, Sorare n'existerait pas, je ferais sûrement des nuits blanches devant Football Manager alors... et puis la satisfaction est là derrière. Quand je gagne, je ne me dis pas que c'est de la chance !"
Le constat est quasi-similaire chez Sébastien, 34 ans, qui travaille dans la rénovation de parquet et qui rêve d'être le représentant référence de l'OM sur Sorare. Même nombre d'heures à penser à ses compositions deux fois par semaine, même s'il aligne au final beaucoup moins d'équipes. "Mais je n'ai pas l'impression d'avoir perdu une seule seconde. Car les émotions que peuvent me procurer une simple victoire de mon club de cœur, c'est multiplié par 100 quand j'ai l'impression d'y participer aussi". Comme début janvier quand l'équipe phocéenne va s'imposer à Troyes. Il avait dans son cinq les deux passeurs décisifs et un buteur, Chancel Mbemba, qu'il a également désigné capitaine pour capitaliser un maximum de points sur sa performance. Bien vu, il terminera 2e de la All Star sur cette "Game Week", devant des managers aux effectifs bien plus fournis.
faire une équipe et la faire bien
Le plaisir de Sébastien à Sorare est là : arriver à se mettre dans la tête du coach, comprendre qui il va faire jouer, et même qui sera dans les meilleures dispositions dans telle ou telle rencontre. De fait, ce passionné a adapté son emploi du temps aux conférences de presse diffusées sur la chaîne Twitch de l'OM pour comprendre la logique. Sitôt Marcelino nommé, il a passé des coups de fil à des journalistes espagnols pour mieux cerner sa manière de gérer un effectif. Et s'il est plus un adepte de premières pré-compos dès le mercredi et le dimanche matin, c'est aussi parce que "SorareOM" est dans le partage. "Il y a des managers américains qui m'envoient des messages pour avoir des infos sur les joueurs de l'OM à Sorare, savoir s'ils vont jouer ou pas et je ne veux pas les décevoir". Les deux managers sont encore sur la même ligne au moment de donner un conseil à ceux qui n'ont pas autant de temps à consacrer à ce jeu. "Je suis d'avis de bien faire les choses quitte à les faire. Donc je conseillerai à quelqu'un qui n'a pas ce temps de se lancer à Sorare en faisant bien une seule équipe" pose Franck. "Il faut rester focus sur un championnat, une équipe que l'on connaît bien. Faire des compos pour faire des compos, cela ne sert à rien, il faut croire en ses joueurs, cela finira par payer !" complète Sébastien.
Et pour ceux qui veulent s'aventurer au doigt mouillé, il existe désormais tout un tas d'outils, d'applications, qui permettent d'aider les managers à faire leurs équipes, donnant les probabilités de scoring en fonction des derniers matchs, des adversaires, recensant toutes les suspensions et les forfaits probables. Après, comme pour les vrais entraîneurs, cela reste toujours une question de feeling...