Le Havre-OM (1-3) : La réaction du coach
Quel est votre sentiment après ce succès et la qualification ?
Je suis très content pour les joueurs, le club, les supporters, la ville de Marseille qui est particulière, qui vit pour le foot. C’est un privilège, un honneur et une chance de faire du foot à Marseille mais c’est aussi un devoir car ce n’est pas facile. Nous méritons la qualification en C1 et la deuxième place. On veut la deuxième place, le championnat n’est pas fini. Dans le sport, le foot et la vie, le mérite compte et on mérite cette deuxième place. On va donc pousser cette dernière semaine pour finir le championnat derrière le PSG. On a passé toute la saison deuxième avec une équipe remaniée, des décisions arbitrales, des défaites, des polémiques parfois inventées par les journalistes… C’est vraiment important de finir la saison derrière le PSG qui est une équipe formidable. Ce serait plus qu’un miracle. Tout au long de la saison, vous avez peut-être sous-estimé ce que nous faisions ici, que c’était quelque chose de normal. Mais cela ne l’est pas. En dix l’OM s’était qualifié trois fois en Champions League, ce sera la quatrième. On a fini huitième l’an dernier, on a réduit les salaires, on n’a pas dépensé sur le mercato comme ont pu le faire nos concurrents directs donc on n’a parfois pas apprécié tout le travail fait par le club et le staff.
De quoi êtes-vous le plus fier dans ce match ?
Ce match est un peu le résumé de notre saison. On a bien joué, on s’est endormi à un moment car on encaisse un but après l’interruption. On est revenus sur le terrain comme si on promenait notre chien. Mais l’orgueil est revenu après. On peut faire des erreurs techniques ou tactiques mais au final, on arrive à mettre du cœur. On a réussi à faire le break, on a souffert mais cela me rend heureux car je ne veux pas d’une équipe sans orgueil, sans caractère. Je veux une équipe qui joue bien mais également avec de l’orgueil et du caractère.
Après le troisième but marseillais, vous avez couru vers les supporters olympiens. Quels sentiments vous habitaient à ce moment-là ?
Oui, je voulais que l’on fête ça avec nos supporters. Il n’y avait pas de frustration. La frustration vient peut-être des personnes qui n’acceptent que l’OM ait été deuxième tout au long de la saison. C’était juste du bonheur, de la joie. C’est de l’autre côté qu’il peut y avoir de la frustration. La frustration de voir que Rabiot, qui est un des plus grands joueurs français porte le maillot de l’OM, que Greenwood ait marqué 20 buts cette saison. C’est peut-être dur à accepter pour certaines personnes. Pour nous, il n’y avait pas dd frustration, on voulait juste fêter la qualification avec nos supporters qui ont toujours été derrière nous, même à Reims, om on a perdu, à Monaco, où on a perdu 3-0. Ils nous ont sifflés, c’est vrai mais je viens d’Italie, je connais bien les virages et les supporters. Nos supporters se sont toujours bien comportés tout au long de la saison.
Un mot sur Mason Greenwood qui marque le but du 2-1, celui qui vous envoie en C1…
Mason Greenwood est très jeune. Il a quasiment passé deux ans sans jouer, il n’a jamais joué dans un club qui lutte pour se qualifier en Champions League. Et il a joué une saison de titulaire avec 3à-34 matchs… C’est le reflet de notre saison, avec trop de hauts et trop de bas. Il y a les défaites contre Auxerre, celle à Reims mais cela fait partie de notre parcours. Il faut aussi voir le championnat dans son ensemble, Strasbourg, Lille, Lyon, Nice… Tous les les équipes ont connu 9 ou 10 défaites. Il faut le prendre en compte au moment de l’analyse. Il faut également prendre en compte l’environnement de Marseille. Historiquement, ce n’est pas facile de faire du football à Marseille. C’est pourquoi il est important de s’isoler parfois. C’est ce que l’on a fait avec ce stage à Rome. C’était nécessaire. Après Rome, on a fait 3 victoires et un nul, donc Rome nous a porté chance.
Sur un plan personnel, où positionnez-vous cette qualification en Champions League dans votre carrière ?
C’est avec la qualification en Europa League avec Brighton un des succès les plus importants de ma carrière. J’en suis très heureux. Heureux d’avoir contribué, d’avoir aidé les joueurs. Ce sont eux qui ont réussi à ramener l’OM en Champions League. C’était important et cela m’a énervé de lire qu’il y avait une mutinerie, que des joueurs étaient contre moi. Tout cela était entièrement faux. Cela m’a beaucoup touché car en tant que coach, on peut me dire que je suis bon ou pas bon mais partout où j’ai travaillé, en 12 ans de carrière, j’ai toujours eu un très bon rapport avec les joueurs et les supporters. Il y a eu parfois des problèmes avec les clubs mais quasiment jamais avec les joueurs. Tout le monde ne peut pas être heureux surtout quand on ne joue pas, on n’est pas contents… Mais je ne retiens que cette qualification et je voudrais que l’on finisse deuxième. Il y a encore un résultat à faire et je veux que l’on finisse encore mieux.