Orange Vélodrome
Histoire du club

Comment Jump a atterri à l’OM

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OM
Le Jeudi 8 octobre 2020 à 04:00
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Quelques jours après la mort d’Eddie Van Halen, André Fournel, le speaker de l’Orange Vélodrome, nous raconte comment le titre «Jump» a retenti pour la première fois, et continue de le faire depuis 34 ans, dans l’enceinte olympienne.

Je vais vous parler d’un temps que les moins de 20 ans… de 30 ans même ne peuvent pas connaître. Nous sommes en 1986, Bernard Tapie est depuis quelques mois le nouveau patron de l’Olympique de Marseille. Celui que l’on ne surnomme pas encore «le boss» a l’ambition de faire du club marseillais l’une des meilleures équipes de France et d’Europe. Ils souhaitent également faire du stade un lieu de fête tous les soirs de match. Un endroit où les spectateurs en prendraient plein les yeux, aussi bien en admirant les meilleurs joueurs sur le terrain qu’en se délectant du spectacle autour des rencontres. Show son et lumière, match en lever de rideau, feu d'artifice, écran géant… tout est fait pour que le public se régale avant et pendant les rencontres.

 

C’est à ce moment-là que germe l’idée d’animer l’entrée des joueurs sur la pelouse marseillaise avec de la musique. Un peu à la manière des matchs de boxe où l’arrivée des combattants sur le ring est scénarisée. La suite c’est André Fournel, speaker historique de l’Orange Vélodrome qui nous la raconte.
«Durant la saison 1986-87, on cherchait des musiques entraînantes pour l’entrée des joueurs et, à l’époque, je travaillais à la radio, "Jump" était un morceau qui passait beaucoup. Il n’y en avait pas beaucoup : Europe avec "Final Countdown", Phil Collins qui passe au Parc des Princes... On voulait apporter de l’animation. On mettait une sono de concert en bord du terrain. Bernard Tapie était très à cheval sur cela. C’est lui qui avait eu l’idée de mettre des écrans géants, c’était une première en France dans un stade. "Jump", ça a matché tout de suite, c’était une évidence. Certains ont voulu changer. Pendant trois ou quatre matchs, on n’a pas mis Jump mais on a perdu ou fait match nul et comme le monde du foot est superstitieux, on a mis ça sur l’absence de Jump. Donc on l’a remis».

 

André Fournel : "Jump, ça a matché tout de suite"

 

André FournelLa musique du guitariste américain décédé le mardi 6 octobre 2020, résonne, à quelques exceptions près, dans le ciel marseillais depuis bientôt 35 ans pour chaque rencontre de l’OM. «Dans le football, quand quelque chose marche, on ne le change pas, poursuit André Fournel, et ça restera là même quand je ne serai plus là.»

Un air qui produit toujours les mêmes émotions. Et le nombre des années n’enlève rien à ce moment devenu magique. «C’est moi qui donne le top pour lancer "Jump" et à chaque fois, ça me fait quelque chose. C’est la version originale, on n’y a jamais touché. Mais mon rêve de les voir jouer en live au stade s’est envolé avec la disparition d’Eddie. On ne sait même pas s’il était au courant que son titre passait depuis plus de 30 ans dans un stade en France…»

 

Ce morceau sorti sur l’album intitulé 1984 de Van Halen est devenu, en quelque sorte, l’hymne de l’OM. Il est à jamais associé au club marseillais. «Des clubs ont leur hymne mais peu ont une musique d’un groupe américain qui est, à ce point, associé au club. Quand les gens entendent "Jump" à la radio, ils pensent forcément à l’OM. C’est incroyable, on ne le changera jamais. C’est un morceau qui fait très années 80, certains disent même que c’est kitsch mais je l’aime bien, ça me rappelle ma jeunesse et quand il passe au stade, il se passe toujours un truc. C’est le moment des tifos et juste après, il y a le match. Il se passe forcément quelque chose.»