Il y a 30 ans... L'OM éliminait Milan

Avant de se hisser en finale de Ligue des Champions en 1991, l’Olympique de Marseille a d’abord dû battre le double champion d’Europe en titre : l’AC Milan. Après avoir obtenu un nul (1-1) à San Siro à l’aller, l’OM y croit et va finalement vivre un match retour hors du commun.

C’est le genre de rencontre qu’on ne vit qu’une seule fois dans sa carrière de footballeur. Après s’être hissé jusqu’en quart de finale de Ligue des Champions, l’Olympique de Marseille doit désormais affronter l’AC Milan, double champion d’Europe en titre. Le match aller se solde par un nul (1-1) grâce à un but de l’homme en forme : Jean-Pierre Papin. Un résultat encourageant pour l’OM qui était loin, très loin, de se douter de ce qui allait se passer lors de la seconde confrontation avec les Milanais.

Match retour au Vélodrome, 37 000 personnes sont venues assister au match. Une rencontre à l’avantage des Olympiens qui arrivent à concrétiser une de leurs occasions en but à la 75ème minute de jeu. Abedi Pelé, sur l’aile gauche, centre à destination de Jean-Pierre Papin aux abords de la surface, qui prolonge le ballon de la tête. Le cuir atterrit finalement sur le pied droit de Chris Waddle qui, d’une frappe foudroyante, mystifie le gardien adverse et ouvre la marque. Une dizaine de minutes plus tard, le score n’a pas changé, le chemin de la victoire semble se profiler à l’horizon… mais un imprévu va se produire.

Subitement, un des projecteurs du stade tombe en panne alors qu’il ne reste que deux minutes de jeu dans le temps réglementaire, le match est alors interrompu.

L’AC Milan disjoncte 

L’équipe italienne ne pouvait pas espérer meilleure excuse et c’est ce qui fera entrer ce match dans la légende de la compétition. Sentant qu’ils n’arriveraient pas à faire la différence lors des dernières minutes, les Milanais ont refusé à maintes reprises de revenir sur le terrain une fois le problème d’éclairage résolu, en espérant ainsi voir la rencontre être rejouée quelques jours plus tard. Finalement, l’arbitre décide de reprendre le match, mais puisque aucun Italien n’est revenu sur la pelouse, il siffle aussitôt la fin de la rencontre synonyme de victoire sur tapis vert (3-0) pour les Marseillais, désormais qualifiés en demi-finale.

Pour comprendre le comportement de l’AC Milan il faut regarder en arrière. L’équipe, entraîné par Arrigo Sacchi, souhaitait en réalité voir un « remake » de l’opposition face à l’Étoile Rouge de Belgrade quelques années plus tôt. Le 9 novembre 1988, les deux équipes citées précédemment s’affrontent lors des huitièmes de finale de C1. Le match aller se solde par un nul (1-1), il faut désormais jouer le retour en Serbie. Le Milan est dans le dur, ils jouent à dix contre onze et sont menés d’une unité à zéro. Mais le destin n’était finalement pas de cet avis. Un épais brouillard s’est abattu sur Belgrade vers l’heure de jeu, la visibilité sur le terrain devenant quasi nulle, il est impossible de continuer à jouer. Au bout du compte, l’opposition a été reportée au lendemain et a dû se rejouer depuis le début et à onze contre onze. Les Rossoneris arriveront cette fois à prendre le meilleur sur leurs adversaires durant une séance de tirs au but serrée et remporteront, par la suite, la précieuse Coupe aux grandes oreilles. 

Malheureusement pour eux, face à l’OM en 1991, la fin de l’histoire ne fut pas la même. Agacé par la situation, l’UEFA décidera d’infliger une sanction, et pas des moindres, au double champion en titre : un an de suspension pour toutes compétitions européennes. Ils ne reviendront que lors de la saison 1992-1993 au sein de la prestigieuse Coupe…pour s’incliner en finale face à Marseille (1-0).