Il y a 11 ans... Le match du titre
Le 5 mai 2010 fait partie de ces journées inoubliables pour tous supporters marseillais. Ce jour-là, le Club reçoit Rennes et une victoire pourrait ramener l’OM au sommet du football français, 17 ans après son dernier sacre. Mais pour que la soirée soit parfaite, son concurrent au titre, Auxerre, ne doit pas s’imposer dans un match qui l'oppose à Lyon et qui se déroule deux heures avant la rencontre du soir à l’Orange Vélodrome. Fait rare dans les bars à proximité de l'enceinte marseillaise, les fans olympiens espèrent un résultat lyonnais. Et ce sera chose faite, Lyon s’impose à Auxerre : une victoire ce soir contre le Stade Rennais, et l’OM sera officiellement champion de France.
Pour l’occasion, la pluie est également de la partie. Comme pour fêter en amont, une soirée qui s’annonce mémorable, des trombes d’eau tombent sur les supporters au moment de l'échauffement des joueurs… et en 2010, l’écrin ne possédait pas sa fameuse toiture. Mais qu’importe, ce n’est pas la pluie qui va stopper l’ardeur des 60.000 fans qui n’attendent qu’une seule chose : remporter le 11e titre de champion de France de l’histoire olympienne. Les hommes de Didier Deschamps, revenu au club en tant que coach au début de la saison, ne mettront pas longtemps avant d’enflammer le «Vel'». Dès la 4e minute, l’OM obtient un coup franc bien placé. Tout le stade attend une frappe de Lucho, mais c’est un autre Argentin qui s’en charge. D’un enroulé du gauche, Gabriel Heinze ouvre le score et enflamme une première fois un stade qui n’en attendait pas moins.
17 ans après...
À ce moment du match, l’OM est champion de France. Mais, décrocher le graal n’est pas facile. Et les Rennais se chargent de le rappeler par l’intermédiaire de Jimmy Briand. À moins de 10 minutes de la pause, l’international français reprend d’une tête plongeante un centre de Jérôme Leroy et remet les deux équipes à égalité. En seconde période, l’OM pousse. Mamadou Niang, Stéphane M’bia, Mathieu Valbuena, tous essaient de marquer le but salvateur, mais Benoît Costil ne plie pas. À 20 minutes de la fin, les coéquipiers de Charles Kaboré sont en train de laisser passer l’occasion rêvée de fêter leur sacre, à l’Orange Vélodrome, devant leurs supporters. Puis vient ce rush de Laurent Bonnart côté droit… L’ancien capitaine du Mans s’arrache pour centrer un ballon qui semblait perdu. Mathieu Valbuena est à la réception, il décoche une belle frappe, mais Benoît Costil repousse…. dans les pieds de Mamadou Niang. Le meilleur buteur du championnat ne se fait pas prier et pousse le ballon au fond des filets. L’OM reprend l’avantage, le stade exulte, l’équipe est à 15 minutes du sacre.
Et le plaisir sera vite multiplié par Lucho Gonzalez. Sur le coup d’envoi rennais, Hatem Ben Arfa récupère le ballon et s’en va tout seul dans la surface adverse. Sa passe pour “Mamad” est contrée mais elle finit dans les pieds d’ «El comandante». Devant la surface, le numéro 8 olympien place un amour de frappe enroulée qui finit dans les cages de Benoît Costil. Le stade, déjà en ébullition, devient un véritable cratère. De nouveaux fumigènes accompagnent ceux encore allumés pour célébrer le but de Mamadou Niang. Les 60.000 supporters présents l’ont compris : l’OM sera sacré champion de France à la fin de la rencontre. Didier Deschamps et Guy Stephan, bras dessus, bras dessous sur le banc, n’attendent plus qu’une seule chose : le coup de sifflet final de Ruddy Buquet. Lorsqu’il intervient, le stade explose, les joueurs se sautent dans les bras, «Jump» de Van Halen retentit et comme un signe du destin, la pluie, qui est tombée sans s'arrêter durant la dernière demi-heure, cesse.
17 ans après, l’OM est de retour à sa place, au sommet du football français.
La soirée fût courte pour tous les Marseillais, qui recevront le trophée et fêteront le titre comme il se doit, quinze jours plus tard avec la réception de Grenoble pour la dernière journée du championnat.
